Mais qui est donc cet homme, Mustafa Kemal Ataturk, si adulé, aimé, respecté et affiché en Turquie ? La vie de Mustafa Kemal Atatürk – le Père des Turcs. L’histoire de Mustafa Kemal Atatürk commence avec ses ancêtres nomades venus, depuis le 14ème siècle, de Konya (Anatolie centrale) et Aydin (région de la mer Égée) jusqu’en Macédoine (sous l’empire ottoman à cette époque).
Son père, officier des douanes, s’installera à Salonique (Grèce), endroit où le petit Mustafa verra le jour en 1881. La tradition voulait que les personnes n’aient pas de nom de famille, on disait fils de (oglu) donc il se prénommait Mustafa Ali Rizaoglu : Aliriza étant le nom de son père.
Le père de Mustafa Kemal Ataturk
Enfant d’une fratrie composée de 5 garçons et d’une fille ; ses frères décéderont prématurément, il sera élevé avec sa sœur. Sa maman voulait que son fils ait une éducation religieuse, son père, opposé à cette décision, voulait qu’il soit militaire de carrière.
Très jeune, à l’âge de 7 ans, Mustafa Kemal Atatürk perdra son papa, sa mère décide suite à cette tragédie de rejoindre son frère avec ses deux enfants. Mustafa Kemal Atatürk commence à travailler dans la ferme de son oncle, déçue que son fils ait interrompu son éducation scolaire, elle décidera de retourner à Salonique.
Atatürk reprenne sa scolarité ; endroit où il rencontrera un professeur de mathématique Kemal qui donnera son propre nom à Mustafa : MUSTAFA KEMAL (qui signifie celui qui est capable de savoir tout).
L’enfant, contre l’avis de sa mère, en cachette, s’inscrira dans une école militaire dans laquelle il obtiendra son diplôme à l’âge de 17 ans (en 1899) puis entra en classe préparatoire de l’école de guerre d’Istanbul où il y sera diplômé en 1902 avec le grade de lieutenant et passera à l’académie militaire toujours à Istanbul où il recevra le grade de capitaine (en 1905) à l’âge de 24 ans.
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La fin de l’empire Ottoman est annoncée, le monde s’agite, Mustafa Kemal part sur tous les fronts :
- À Damas en Syrie, à Tripoli en Libye, à Manastir en Macédoine. Puis rentre à Istanbul en 1909.
- 1910, il représente les forces armées turques aux manœuvres militaires de Picardie (France).
- 1911, il commence à travailler à l’état-major général d’Istanbul.
- Vers la fin 1911, il a été envoyé de nouveau à Tripoli, cette fois-ci pour faire la guerre contre les Italiens, lieu où il restera 1 an, pendant ce temps la guerre des Balkans commence.
- Entre 1912 / 1913, il y servira avec grand succès en tant que commandant.
À la fin de la guerre, il fut nommé attaché militaire à Sofia en Bulgarie jusqu’en 1915. - En 1915, Atatürk, père des Turcs, montrera une grande résistance vis-à-vis des flottes françaises et anglaises qui tentaient de forcer les Dardanelles.
À ce moment, Mustafa Kemal Atatürk commence à se faire connaître par son courage, ses stratégies et son pouvoir ultime sur les soldats : « Je vous demande de ne pas attaquer mais de mourir. »
La guerre d’Indépendance
Après la Première Guerre mondiale, Mustafa Kemal Ataturk refuse l’occupation des alliés (la France, l’Angleterre, l’Italie). Atatürk, père des Turcs, part pour Ankara en 1919 pour déclarer la guerre d’indépendance. Pendant ce temps, le royaume grec attaque à Izmir par les côtes de la mer Égée (avec l’encouragement des Anglais), une guerre de 3 ans éclatera entre MUSTAFA KEMAL ATATÜRK et le peuple grec, dont il en sortira vainqueur.
Suite à leur défaite, les Anglais accepteront de signer un armistice et s’engageront à quitter le pays, auxquels suivront les autres alliés. Mustafa Kemal Atatürk affirme une très grande volonté de rupture avec le passé impérial ottoman et opère avec des réformes radicales pour son pays.
En 1922, le règne du dernier sultan cessera et Mustafa Kemal Ataturk instaurera la laïcité dans le pays. Après la proclamation de la République, il déplace la capitale du pays à Ankara, il modernise le pays à travers plusieurs réformes qui pour lui est le chemin vers la modernité, la fin de la pauvreté.
Les grandes réformes de Mustafa Kemal Atatürk
- Les réformes politiques d’Atatürk, père des Turcs
- Abolition du sultanat (1er novembre 1922)
- Proclamation de la république (29 octobre 1923)
- Abolition du califat (3 mars 1924)
Réformes sociales d’Atatürk
- Attribution de droits égaux entre les hommes et les femmes (1926 – 1934). Après les élections de 1935, la Turquie compte une dizaine de députés femmes.
- Loi sur les chapeaux et l’habillement, avec interdiction de port du fez et du foulard islamique (25 novembre 1925).
- Loi sur les noms de famille : obligation est faite aux Turcs de se choisir un nom de famille (21 juin 1934).
- Fermeture des tekkes, des zaviyes (monastères musulmans) et des türbes (sanctuaires) (30 novembre 1925).
- Suppression des titres et des surnoms (26 novembre 1934).
- Adoption des systèmes internationaux pour l’heure, le calendrier et les poids et mesures (1925 – 1931).
- En 1935, le repos hebdomadaire est fixé le samedi après-midi (à partir de 13 heures) et le dimanche, en remplacement du vendredi.
Juridiques d’Atatürk
- Abolition de la législation musulmane (1924 – 1937).
- Mise en place du Code Civil suisse, du code criminel français, du code pénal italien, et du code commercial allemand. (1924 – 1937).
- En 1928, l’Islam n’est plus religion d’État, elle demeure toutefois sous sa tutelle. Ainsi, l’État devient laïc.
- En 1937, la laïcité de l’État devient un principe constitutionnel.
Culturelles et éducatives d’Atatürk
- L’unification de l’enseignement et suppression des écoles religieuses (3 mars 1924)
- Adoption du nouvel alphabet turc basé sur l’alphabet latin (1er novembre 1928), connue sous le nom de Révolution des signes.
- Fondation du Türk Dil Kurumu (Institut de la Langue Turque) et du Tarih Kurumu (Institut de l’Histoire) (1931 – 1932). Elle avait pour but d’explorer l’histoire turque.
- Réforme de l’Université (31 mai 1933).
Afin d’assurer l’autosuffisance de la Turquie, Kemal Atatürk remplace le café, boisson favorite des Turcs mais importée, par le thé, qui peut être produit en Anatolie. En 2005, les Turcs consomment environ un kilogramme de thé par semaine et par famille (le thé turc est toutefois peu tannique et peu parfumé).
Les réformes économiques d’Atatürk
- Abolition de la dîme (aşar), un impôt qui était reversé aux autorités religieuses.
- Turquification (c’est-à-dire nomination de cadres turcs ou turcophiles) de la Banque ottomane.
- Création de banques turques.
- Valorisation du métier d’agriculteur, la rationalisation et l’extension des crédits accordés par la Banque Agricole, permirent à la paysannerie d’acheter du matériel agricole moderne, de rénover leurs fermes qui deviennent ainsi plus spacieuses et plus propres.Les maladies contagieuses ont connu une baisse sensible et le taux de fécondité augmente.
